Si vous pensiez que seuls les bijoux étaient concernés par les allergies aux métaux, détrompez-vous : nos bouches aussi ! En 2006, l’Union européenne a mis fin à l’utilisation du nickel dans les prothèses dentaires, après avoir constaté que près de 10 % de la population y est allergique… et que 30 % y sont intolérants. Résultat : les dentistes ont dû se tourner vers une alternative — le cobalt.

Mais avec un nom qui sonne presque comme un personnage de super-vilain, on aurait peut-être dû se méfier un peu plus…

Le cobalt : une fausse bonne idée ?

À l’époque, le nickel était largement utilisé, notamment dans les couronnes métalliques ou les appareils d’orthodontie, sous forme d’alliages nickel-chrome. Heureusement, la législation a depuis évolué, et ce type de prothèse n’est normalement plus posé aujourd’hui. Mais si votre appareil dentaire date d’avant 2006, il y a de fortes chances qu’il en contienne encore.

Pour le remplacer, le cobalt est alors devenu le nouveau chouchou du monde dentaire, souvent sous forme d’alliages chrome-cobalt. On le retrouve aujourd’hui dans de nombreux dispositifs : couronnes, appareils orthodontiques, dentiers amovibles, etc.

Le hic ? Vingt ans plus tard, le cobalt a officiellement été classé CMR — autrement dit Cancérigène, Mutagène et toxique pour la Reproduction. Un petit acronyme qui fait froid dans le dos…

 

Pourquoi le cobalt pose-t-il problème dans la bouche ?

Notre cavité buccale, bien que chaleureuse, n’est pas un lieu de tout repos pour les matériaux. Entre la chaleur, l’humidité permanente, la présence de bactéries, et le contact constant avec la salive, elle crée les conditions idéales pour un phénomène bien connu : la corrosion électrogalvanique.

Ce processus dégrade progressivement les métaux présents dans les prothèses, libérant ainsi des particules de cobalt dans l’organisme. Ces micro-doses, bien que minimes, peuvent avoir des effets préoccupants à long terme, notamment en cas d’exposition chronique.

Quelles alternatives pour des dents saines sans cobalt ?

Pour les appareils amovibles (dentiers)

Bonne nouvelle : des matériaux plus sûrs existent ! La résine PEEK (PolyEtherEtherKetone) est une alternative biocompatible, légère et résistante à la corrosion. Autre option : le gold standard (au sens propre), l’or, inaltérable mais aussi… bien plus coûteux. Comptez environ 2 000 € supplémentaires par appareil.

Pour les couronnes

  • Évitez le titane, souvent mal toléré en bouche et sujet à la corrosion.
  • On vous proposera peut-être des couronnes full zircon (zircone monolithique) : très résistantes, certes, mais parfois trop dures. Elles peuvent causer un déséquilibre occlusal, générer un stress articulaire au niveau de la mâchoire, voire déclencher des douleurs de type ATM (articulation temporo-mandibulaire).
  • L’idéal ? Les couronnes tout-céramique stratifiées, plus proches du coefficient d’usure des dents naturelles. Une option plus douce pour votre bouche… mais pas pour votre portefeuille, car non remboursée.

Pour l’orthodontie

Les aligneurs transparents, comme les célèbres gouttières Invisalign®, constituent une option sans métal. Ils sont discrets, pratiques et confortables. Mais attention : ils ne conviennent pas à tous les cas orthodontiques. Une évaluation préalable par un orthodontiste s’impose.

 

Que faire si vous portez déjà une prothèse contenant du cobalt ?

Pas de panique immédiate. Il n’est pas question d’arracher toutes les prothèses du jour au lendemain. Mais si vous ressentez des symptômes chroniques inexpliqués (fatigue, inflammations, douleurs diffuses), une intoxication aux métaux lourds pourrait en être la cause.

Étapes à suivre :

  1. Prenez rendez-vous chez un dentiste holistique ou sensibilisé aux problématiques liées aux métaux.
  2. Faites évaluer vos prothèses actuelles (radiographies, tests de compatibilité, etc.).
  3. Envisagez un plan de remplacement progressif, en tenant compte de votre santé, de vos priorités… et de votre budget.
  4. Mettez en place une stratégie de détoxification des métaux lourds, si nécessaire (voir notre programme complet ci-dessous).

 

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Pour éviter le cobalt, le nickel, les couronnes et les appareils :

  • Brossez-vous les dents au bon moment, avec la bonne technique.
  • Évitez les aliments cariogènes et les acides.
  • Consultez régulièrement un dentiste préventif.
  • Ne négligez jamais une petite carie ou une douleur passagère.

Le retrait progressif du cobalt marque une étape importante vers une dentisterie plus respectueuse du corps humain. Même si les alternatives sont parfois plus coûteuses, elles offrent l’avantage d’être plus sûres, plus durables et plus biocompatibles.

Oui, c’est un choix difficile, autant pour les patients que pour les praticiens, mais c’est un choix éclairé qui peut faire toute la différence sur votre santé à long terme.

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