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“Vos dents à la sauce Macron” Que prévoit le nouveau président pour la santé dentaire ?

by | 13 Jun 2017 | Articles, Dents et santé | 0 comments

Un syndicat dentaire a posé des questions à notre Président concernant l’avenir de la santé dentaire des français.
 
Quelle est votre vision de la médecine bucco-dentaire pour les cinq années à venir ?

La santé bucco-dentaire est une préoccupation majeure pour la population, notamment en termes d’accès aux soins. Nous avons un double objectif : améliorer l’accessibilité aux soins pour les patients et permettre aux chirurgiens-dentistes d’avoir un exercice préventif et conforme aux données acquises de la science.
 
Pensez-vous qu’il y ait encore de la place pour un exercice libéral conventionnel ?

Bien-entendu. C’est cet exercice libéral conventionnel qui a permis, pendant de nombreuses années, d’allier une prise en charge remarquable sur les « petits soins » et une dentisterie française de qualité. Nous souhaitons le conserver tout en reconnaissant les inquiétudes des professionnels et le besoin de réforme.
 
Maintiendrez-vous les dispositions instaurées par le règlement arbitral de la Santé, Marisol TOURAINE, menant à la destruction de la vie conventionnelle ?

Nous ne pouvons que nous féliciter de la revalorisation de certains soins conservateurs et de l’introduction du remboursement d’actes nouveaux. Cependant, chirurgiens-dentistes et étudiants nous ont fait part de leurs inquiétudes vis-à-vis de certaines mesures de ce règlement arbitral. Nous devrons renouer le dialogue avec l’ensemble des organisations représentatives pour mettre en œuvre notre projet, très ambitieux en matière de prévention et d’accessibilité aux soins prothétiques.
 
Quel plan comptez-vous mettre en œuvre pour assurer l’accès aux soins dentaires tout en préservant la qualité et la sécurité ?

Nous comptons tout d’abord recevoir les différents professionnels et experts afin de définir précisément un plan d’action concerté. Les chirurgiens-dentistes connaissent mieux que quiconque leur métier. Pour évoquer quelques grandes lignes, nous souhaitons moderniser deux aspects principaux.
 
La prise en charge de prothèses dentaires est une revendication forte de nos concitoyens. J’ai fixé l’objectif de 100% de prise en charge pour 2022, car la couverture reste trop faible aujourd’hui. Nous réaliserons cet objectif sans augmenter le prix des mutuelles. Pour cela, nous favoriserons la concurrence, en instaurant notamment 3 contrats types que devront proposer assureurs et mutuelles pour garantir la transparence et faciliter les comparaisons.
 
Concernant la qualité et la sécurité des soins, certains actes à technicité élevée nécessitent un travail et des matériaux plus exigeants. Ces données doivent être mieux prises en compte en termes de tarification, de façon plus réactive.
 
La prévention (au sens large du terme) fera-t-elle partie de vos priorités ? Avez-vous envisagé des mesures de responsabilisation des patients (visites périodiques obligatoires avec prime aux prévento-conscients) ?

La prévention est au cœur de notre projet. Nous allons proposer des mesures de prévention primaire, visant la population générale, en agissant sur les facteurs communs. L’alimentation, par exemple, concerne tout particulièrement la chirurgie-dentaire. D’un point de vue plus spécifique, nous avons étudié les actions menées par la profession dans les écoles. Elles peuvent permettre de donner des bases solides d’hygiène bucco-dentaire, ainsi que permettre un dépistage précoce. Elles seront renforcées.
 
Au sein des cabinets, tous les experts semblent s’accorder sur la nécessité d’un changement de paradigme. Il existe différentes mesures envisageables, telles que des visites régulières, conseillées à un âge plus jeune, l’application topique de fluor, les dépistages pour les sujets à risques ou encore des systèmes de rémunération fondés sur le parcours de soin ou des interventions à un stade précoce.
 
Avant de responsabiliser les patients, il nous faut mettre en place les conditions d’une politique de prévention plus résolue et conforme aux données acquises de la science. Nous entendons le faire avec les professionnels et les représentants des usagers.
 
Comment comptez-vous permettre l’accès à des techniques modernes, conservatrices des dents, et actuellement non prises en charge ?

Si certaines techniques permettent des traitements précoces et conservateurs, nous souhaitons bien entendu en favoriser l’accès. Nous entendrons l’avis de la HAS et des professionnels à ce sujet.
 
Comme évoqué plus haut, nous souhaitons donc à court terme mettre en place des mesures qui permettent un exercice plus cohérent de la médecine bucco-dentaire pour les professionnels, tout en respectant la stabilité de leur exercice. A moyen et long terme, des études d’impact sont indispensables pour établir des politiques de santé ambitieuses, fondées sur la prévention et la conservation de la santé bucco-dentaire de la population. L’évaluation précise et régulière de cet état de santé sera ainsi primordiale.
 
Pensez-vous que la médecine bucco-dentaire puisse être traitée comme un commerce (réseaux de soins, lowcost, tourisme dentaire) ?

La médecine bucco-dentaire, et la médecine au sens général, ne doivent bien entendu pas être considérées comme une activité commerciale.
 
Si la mutualisation des équipements, de plus en plus coûteux, est un phénomène naturel, les organisations mises en place ne doivent pas oublier leurs obligations déontologiques, la prise en charge des patients les plus fragiles et la qualité des soins.
 
Pensez-vous que la loi Le Roux devrait être modifiée pour permettre la mise en place des réseaux de soins négociés avec la profession en supprimant les pseudos réseaux de soins individuels non négociés ?

Cf. réponse précédente.
Il est toujours utile d’évaluer l’impact des textes, législatifs ou réglementaires. En l’occurrence, les réseaux de soins sont l’objet d’évaluations actuellement. Nous serons très attentifs aux conclusions de ces travaux, avec pour seule motivation la santé publique.
 
Que pensez-vous de la mise en place d’un numerus clausus européen de formation ?

L’outil numerus clausus a montré ses limites dans plusieurs pays de l’Union Européenne quant à la capacité à répondre, de façon pertinente et dans la durée, à la demande de soins, en particulier à l’échelle locale. Si l’idée d’un dispositif à l’échelle européenne peut a priori permettre de limiter certaines dérives, il faut aussi considérer les potentiels effets néfastes d’une telle mesure, pour la profession comme pour les patients. Il nous faudra écouter les professionnels à ce sujet, et prendre en considération les travaux de l’Association pour l’Education en Chirurgie-Dentaire Européenne (ADEE) et le Conseil Européen des Dentistes (CED).
 
Comment comptez-vous imposer un contrôle qualité aux praticiens formés en dehors du territoire français qui viennent délivrer des soins aux Français ?

Comment comptez-vous mettre fin aux formations non conformes aux obligations règlementaires françaises et européennes ?

Le contrôle de qualité pour les praticiens formés en dehors du territoire français, mais au sein de l’Union européenne n’est actuellement pas possible selon les principes d’équivalence des diplômes et la libre circulation des travailleurs.
 
Cependant, des études récentes ont mis en évidence de sensibles inégalités de formation au sein de l’Union. Il faut d’une part s’assurer que la Commission européenne prenne toutes ses responsabilités vis-à-vis de l’application de la directive 2005/36/EC au sein des pays membres. Un laissez-faire serait contraire aux valeurs européennes de confiance et de sécurité que nous défendons. D’autre part, il s’avère nécessaire de moderniser l’annexe de cette directive afin que chaque praticien dans l’Union européenne puisse bénéficier d’une formation qui lui permette d’exercer selon les données acquises de la science.
 
La part des professionnels à diplôme étranger étant chaque année croissante, nous suivrons attentivement l’évolution de la situation en collaboration avec les syndicats et le Conseil de l’Ordre.
Nous devrons réfléchir à des mesures nationales et européennes s’il n’y a pas d’évolution.
 
Quelle est votre vision de l’accès partiel permettant de contourner la réglementation relative aux professions de santé en France ?

Le dispositif d’accès partiel n’est pas applicable aux professionnels qui remplissent les conditions requises pour bénéficier de la reconnaissance automatique des diplômes. Nous comptons veiller à la qualité des soins bucco-dentaires et à la sécurité des patients et travaillerons avec les représentants professionnels à ce sujet.
 
En Marche !
Donc en résumé : Encore rien de bien concret, mais c’est en marche !
En attendant prenez soins de vos dents en suivant les conseils de NatureBio Dental 😉

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