Pour bien commencer la rentrée, je vous conseille un contrôle dentaire et un détartrage. Mais attention ! Ce n’est pas une consultation banale à la va-vite. En effet, c’est un acte de prévention fondamental qui devrait être minutieux, à la fois diagnostic, pédagogique et thérapeutique. De la qualité de cette intervention va dépendre l’avenir de votre santé bucco-dentaire et de votre santé en général.
Cette séance devrait commencer par une radio panoramique, si vous n’en avez pas fait depuis 3 ans. En effet, 50 % des pathologies dans la bouche ne se voient que sur une radio, car elles sont indolores et sous la gencive. Je vais vous parler principalement aujourd’hui de la maladie des gencives qui peut évoluer à bas bruit pendant des années jusqu’au jour où il serait trop tard pour sauver vos dents.
Donc, vous aurez compris que le « petit contrôle/détartrage » ne devrait pas être « petit » du tout !
Si vous n’avez pas eu de contrôle depuis longtemps, plus de 3 ans, demandez un bilan complet. S’il s’agit de votre contrôle annuel, prévenez votre praticien si vous saignez des gencives (même un petit peu ou de temps en temps…), et informez-le de la moindre gène, sensibilité ou douleurs.
Le détartrage annuel : Radio panoramique dentaire obligatoire
Tous les 3 ans, une radio panoramique est nécessaire afin de parfaire le diagnostic. On peut ainsi voir certaines caries ou d’éventuelles infections cachées sur les dents dévitalisées, mais surtout, c’est ainsi que l’on peut être alerté sur la perte osseuse autour des racines dentaires. C’est ce constat qui permettra d’évaluer la présence ou non d’une maladie parodontale et surtout son degré de gravité.
Les différents stades de la maladie parodontale
Le saignement des gencives est souvent le premier signe d’alerte de la présence d’une maladie parodontale. Le parodonte ce sont tous les tissus de soutien qui entourent la dent, c’est l’os, le ligament et la gencive Le premier stade de la maladie parodontale s’appelle la gingivite, sans perte osseuse autour des racines dentaires. C’est une inflammation généralement due à une présence modérée de tartre et de plaque bactérienne. Un détartrage, des conseils d’hygiène et un bain de bouche sont le traitement de base.
Si ce premier stade n’est pas pris en considération, le tartre continue à se développer. Il s’infiltre entre la gencive et la racine dentaire, va détruire le ligament et l’os responsables de la solidité de la dent et crée une poche parodontale. C’est le début de la destruction du parodonte.
Cela nécessitera un détartrage un peu plus approfondi, car il faudra enlever le tartre sous la gencive et entre les dents. En parallèle des soins locaux, il sera nécessaire de contrôler si des facteurs métaboliques généraux ne viennent pas fragiliser le terrain et faire le lit d’une maladie parodontale plus grave.
En effet, plus ou moins rapidement, en fonction du terrain, cette maladie parodontale débutante, va devenir une maladie parodontale active, à progression plus ou moins rapide, jusqu’à devenir une maladie parodontale terminale aboutissant à la perte des dents.
Dans ces cas, le simple détartrage est contre-indiqué, voire néfaste, car il va entrainer une inflammation qui va se propager à tout le parodonte déjà infecté et la maladie parodontale va s’aggraver. C’est un curetage parodontal associé à un traitement de fond qu’il faudra mettre en place. L’objectif sera de stopper la maladie parodontale, sachant que plus la maladie sera avancée, plus il sera difficile de stopper le processus de destruction de l’os autour des racines.
Le détartrage annuel : Les causes de la maladie parodontale
La première cause de la maladie parodontale est un brossage dentaire inefficace, l’absence d’utilisation quotidienne de fil dentaire et de brossettes interdentaires et ça peut être aggravé par des problèmes métaboliques.
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- Porosité intestinale, déséquilibres de la flore intestinale, parasitose intestinale : si vous avez une inflammation des intestins et bien automatiquement, il y aura une inflammation de la gencive.
- Surcharge hépatique, foie gras, émonctoires dépassés, les toxines du foie vont chercher des émonctoires supplémentaires et le parodonte est un émonctoire de choix principalement au niveau du ligament qui sera fragilisé.
- Les carences minérales (Ca, Mg, Ph, et Si) et vitaminiques (D, K, C, A, B) avec des carences d’apport (alimentation carencée), d’absorption (porosité intestinale), carence de fixation (intoxication aux métaux lourds).
- Aujourd’hui chez les jeunes, il y a beaucoup de saignements de gencives sans plaque bactérienne, ans tartre, parce qu’ils se nourrissent de pâtes, pizza, hamburger. Ils sont tous carencés en vitamine C et c’est le retour du scorbut.
- Acidose métabolique d’origine alimentaire ou émotionnelle (stress). L’acidose se caractérise par une déminéralisation, favorisant les caries dentaires, les rétractions de gencive, la destruction de l’os autour des racines dentaires, et avec l’âge de l’ostéoporose.
- Maladies systémiques (diabète, cardio-vasculaire, syndrome métabolique) et effets secondaires des médicaments.
- Le manque de confiance en soi est une émotion clé dans les maladies parodontales parce que symboliquement l’os qui entoure les racines dentaires représente le terrain sur lequel nous avons construit nos propres racines. Donc si on manque de confiance en soi parce qu’on imagine que le terrain sur lequel nous avons grandi n’est pas assez… (et chacun met le mot qu’il veut après le pas assez). Cette énergie de manque enlève de l’énergie à l’os parodontal et cela crée des destructions osseuses importantes.
- Tabac, e-cigarettes, alcool, piercing,
- Allergies ou électrogalvanisme dus aux métaux présents en bouche sont de grands facteurs d’inflammation et de destruction des tissus du parodonte.
- Porosité intestinale, déséquilibres de la flore intestinale, parasitose intestinale : si vous avez une inflammation des intestins et bien automatiquement, il y aura une inflammation de la gencive.
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Lors du traitement de la maladie parodontale, si le terrain n’est pas pris en compte, on passera notre temps à faire la chasse aux bactéries. De ce fait, c’est voué à l’échec parce que les bactéries sont plus persévérantes que votre assiduité au brossage ! Cette inflammation chronique, dite de bas grade, va provoquer un épuisement immunitaire. Le corps sera de moins en moins capable de se défendre.
Quand la maladie parodontale est installée, les bactéries qui colonisent la poche parodontale diffusent des toxines et vont-elles aussi se balader dans tout le corps.
Les effets secondaires de la maladie parodontale
La première conséquence de la maladie parodontale est la perte des dents.
En parallèle, les personnes qui ont une maladie parodontale ont un système immunitaire affaiblit, même s’ils ne s’en rendent pas compte. Le corps compense et s’adapte pour un temps.
Des études récentes ont montré un lien étroit entre la maladie parodontale et l’aggravation de certaines maladies générales. Chez les personnes atteintes de maladie parodontale, il a ainsi été prouvé scientifiquement les faits suivants :
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- Difficulté de stabilisation du diabète avec 21 % de risque de décès en plus
- En cas de problèmes cardiaques, endocardite et infarctus plus fréquents,14 % de risque de décès en plus
- En présence de rhumatismes, aggravation de tous les signes cliniques et de l’inflammation de toutes les zones articulaires. Augmentation des symptômes de la polyarthrite rhumatoïde.
- Chez une femme enceinte, il y a 7% de risque en plus d’avoir un accouchement prématuré avec une prééclampsie.
- On a retrouvé des bactéries spécifiques de la maladie des gencives, le Porphyromonas gingivalis, normalement censées être uniquement dans la gencive, avoir colonisé le cerveau des personnes qui sont décédées d’un AVC ou qui avait une démence ou un Alzheimer.
- Ces mêmes bactéries ont été retrouvées dans les alvéoles pulmonaires de personnes décédées par pneumopathies.
- On a même retrouvé ces bactéries dans les tumeurs cancéreuses du sein, du pancréas, de l’estomac et de la prostate.
- Au niveau de la peau, la présence de psoriasis et d’eczéma est également aggravée par la présence de la maladie parodontale.
- En cas d’obésité, le terrain inflammatoire agit sur les adipocytes avec pour conséquence, la difficulté à perdre du poids.
- Enfin, les séjours en réanimations dues au COVID ainsi que les COVID longs ont été favorisés chez les personnes qui avaient des maladies parodontales avancées.
- Difficulté de stabilisation du diabète avec 21 % de risque de décès en plus
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Donc ne prenez plus votre détartrage à la légère. Et souvenez-vous : le saignement des gencives n’est pas normal : Demandez conseil à votre dentiste ou à un parodontiste.
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