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Les infections sexuellement transmissibles sont en nette augmentation depuis ces dernières années. Elles représentent un réel problème de santé public. Des signes d’infection sont souvent présents en bouche à cause du sexe oral et en cas de doute, toutes plaies ou aphtes qui ne guérissent pas, doivent attirer l’attention et motiver une consultation chez un dermato-vénérologue.
 
Recrudescence de MST
En effet le corps médical a constaté, depuis 1998, une augmentation de la gonococcie, une résurgence de la syphilis depuis les années 2000 et également une émergence du lympho granulomatose vénérien, (LGV) rectal depuis 2003. C’est principalement dans la communauté homosexuelle homme que l’on constate une recrudescence de ces infections.
Mais la population hétérosexuelle n’est pas en reste, chez qui les infections à gonocoques et à chlamydiae sont en forte augmentation. Souvent, chez la femme, la forme est asymptomatique mais elle transmet la maladie sans aucun signe clinique.
 
Lésions vénériennes en bouche
Les lésions buccales associées sont également très fréquentes. Il ne faut pas oublier que ces maladies sont bucco sexuellement transmissible et la transmission est également facilitée en cas de maladie parodontale. La syphilis est une maladie sexuellement transmissible d’origine bactérienne liée au tréponème. Bien connu au 20e siècle, la maladie avait plus ou moins disparue grâce au traitement par les pénicillines. Les indicateurs de surveillance montrent une nette recrudescence depuis janvier 2000. La cavité buccale est impliquée.
 
La syphilis buccale
Le mode de contamination est sexuel lors des rapports vaginaux ou anaux, mais aussi lors des rapports oraux génitaux, dits de sexe oral qui représente 15 % des cas de contamination. La présence d’une gingivite ou de lésions buccales ou génitales favorisent l’infection. L’infection primaire se caractérise par l’apparition d’un chancre sur les parties génitales mais également dans la bouche ou dans la gorge, au niveau des lèvres. Ce chancre est très contagieux. Le chancre disparait spontanément dans les 3 semaines et persiste toute une phase sans aucun signe clinique mais la personne continue à contaminer ses partenaires. Puis avec le temps des nouvelles lésions buccales apparaissent, peu spécifiques, peu douloureuses. Ce sont des plaques blanches, des plaques rouges sur les joues, sur les lèvres, sur la langue. On peut confondre avec un aphte ou une petite blessure du coin de la lèvre qui ne guérit pas.
 
Le papillomavirus bourgeonne en bouche
Les virus du papillome humain sont des virus qui créent de petites lésions tumorales bénignes mais certaines ont quand même un potentiel cancérigène. On évalue que 40 % des femmes autour de 20 ans seraient contaminées. La présence du papillomavirus sur la muqueuse buccale est plus rare. Au niveau buccal, des petites excroissances ressemblant à des verrues en reliefs, dites en chou-fleur, peuvent apparaitre. Des papules peuvent également apparaitre sur les lèvres, ou des plaques rouges en relief sur la langue.
 
Herpes vaginal et buccal
L’herpès, également est considéré comme une maladie sexuellement transmissible, même si au départ on considérait que les herpès buccaux et génitaux étaient du a des virus similaires mais quand même différents. On retrouve aujourd’hui des herpès génitaux qui sont dus à des virus qu’il était habituel de retrouver dans les herpès buccaux et inversement. Cela est bien sûr favorisé par les pratiques sexuelles bucco-génitales.
Le virus HSV1 de l’herpès buccal se transmet par la salive alors que le virus HSV2 de l’herpès génital se transmet par voie sexuelle avec les surfaces muqueuses. Environ 2/3 de la population mondiale a été en contact au moins une fois avec le virus HSV1, alors que le HSV2 est estimé à 11,3 %. La contamination ne se fait que lorsqu’il y a éclosion du bouton herpétique, soit en buccal soit en génital. La prévention est donc le meilleur moyen de protection avec l’interdiction des rapports sexuels lors des poussées herpétiques autant oraux génitaux que buccaux.
 
Les signes buccaux du SIDA
L’apparition de lésions dans la bouche constitue un signe précoce de l’infection par le HIV chez près de 50 % des patients infectés. 
Le HIV provoquant une baisse des défenses immunitaires, au niveau buccal, un des premiers signes apparaissant est une candidose, une mycose plus ou moins étendue et associée ou non à des ulcérations en fonction de l’état immunitaire du patient mais surtout en fonction de son état buccal et dentaire. Au niveau des gencives on peut voir apparaitre des saignements avec des ulcérations. Les gencives sont très douloureuses et saignent beaucoup. On peut également observer des plaques blanches appelées leucoplasies sur le bord de la langue, dans les joues ou au palais. Le syndrome de Kaposi associée au HIV se caractérise par toute une série de nodules sur la langue.
 
Maladies sexuellement transmissibles et santé
Les infections sexuellement transmissibles représentent un risque majeur de santé public : risque de stérilité, transmission mère/enfant, cancer, résistance aux antibiotiques. Chaque jour plus d’un million de personnes contracte une maladie sexuellement transmissible selon l’OMS.
Lors d’un contrôle dentaire votre chirurgien-dentiste regardera vos dents, vos gencives mais également vos muqueuses et surveillera toute lésion suspecte. Sachez que dans la bouche, toute petite plaie doit cicatriser dans les 10 jours. Au-delà pensez à demander conseil à votre médecin, mais surtout agissez en prévention, protégez-vous et n’oubliez pas également de protéger votre bouche !
 
Cet article est issu d’un dossier paru dans l’information dentaire mars 2017

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